Le vendredi 22 octobre 2021, lors de la 8ème journée du championnat de France Pro D2 de rugby, le FC Grenoble a fait match nul sur la pelouse de Nevers. Timoci « Jim » Nagusa, l’ailier grenoblois, n’a pas participé au match. Il était en congé paternité. Cette information, assez banale à priori, a pourtant mis en émoi le monde du rugby professionnel : c’est la première fois qu’un joueur fait valoir son droit au congé paternité.
En France, le congé paternité est passé de 11 à 28 jours , le 1er juillet 2021. C’est un droit que tout salarié peut exercer. On a néanmoins entendu des commentateurs, issus de la grande « famille » du rugby, managers, anciens joueurs, sélectionneurs, critiquer cette décision. On disait que Jim « se foutait du monde » ou « laissait tomber ses copains » sous prétexte que « rugbyman professionnel ne serait pas un métier comme les autres ».
Il est à craindre que ces attaques et ces critiques soient semblables pour tous les hommes qui font ou feront valoir ce droit. Toute entreprise est singulière. Au rugby comme ailleurs il y a des poste clés compliqués à remplacer. Il faudra du temps pour que ce nouveau droit entre dans le fonctionnement normal des entreprises et ne provoque plus de commentaire dépréciatif. Y compris dans le monde du sport professionnel.
Oui, paternité et carrière sont conciliables. Tout comme le sont maternité et carrière. Si prendre son congé de paternité permet de réduire l’inégalité du travail domestique lors d’une naissance et contribue à rendre la maternité moins pénalisante pour les femmes en entreprise, on devrait s’en réjouir. Merci Jim.